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Coma idyllique

4 avril 2007

Mercredi 4 avril

Il y a une semaine, à cette heure là, elle pleurait à n'en plus pouvoir.
Aujourd'hui ça va. Les quasi 6 heures de discutions d'hier y sont pour beaucoup. Le fait d'entendre sa voix, de l'entendre rire comme un con comme elle adore, lui dire "je t'aime" de vive voix, tout ça, fait que c'est un peu moins dur. Le premier week-end est passé et, heureusement, qu'ils sont là. Elle serait presque contente d'aller au lycée, de se changer les idées, même si elle ne peut s'empêcher de parler de lui, même si elle sait pertinnement que pas mal de monde s'en fout.
Il reste 11 semaines à tenir, et c'est quoi 11 semaines?
Les vacances dans une semaine et demi, et puis le ... BAC. Et le stress et les après-midi de révisions intensives pour pas trop foirer les maths. Ca approche, de plus en plus vite. La fin aussi. Elle se rend compte que les gens qui l'ont fait rire pendant trois ans, elle va les perdre de vue... Parce qu'on va tous partir aux quatres coins de la France.
On s'dit qu'on s'reverra, on s'dit qu'on s'oublie pas et quelques années plus tard, on y repense, tout seul. Elle veut pas qu'ils l'oublient, et elle ne veut pas les oublier, parce que mine de rien, ils étaient là, eux. Certains plus que d'autres forcément. Bref.

On n'va pas à l'encontre du temps qui passe. Desfois, on a même pas envie.
Aujourd'hui, ça fait 5 mois.

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1 avril 2007

Dimanche 1er avril

C'est fini, elle en peut plus, elle a mis les clés sous la porte et s'est en allé. ( Ah ah poisson d'avril )

Elle lui a parlé pendant plus d'une heure hier, et pareil ce soir et... ça lui fait du bien. Elle pleure moins et relativise même s'il dit que ça fait même pas une semaine et qu'il y en a 11...
Elle a été à Ikéa et a beaucoup pensé à lui, parce que la prochaine fois qu'elle ira, il sera là, et ils choisiront les meubles pour leur futur appartement. Elle aime y croire. Ca lui plaît et même si elle pourrait se dire, au fond d'elle même, qu'elle fonce droit dans le mur, elle y va et tête baissée parce que, oui, elle est amoureuse. Elle a encore mal au ventre quand il lui dit des choses joli et ça... <3

29 mars 2007

Jeudi 29 mars

Elle était malade aujourd'hui.
Elle est triste à s'en rendre malade. Les larmes ne coulent plus, il ne reste que des petites plaintes ensanglotées de souffrance. Quand elle n'y pense pas ça va, elle relativise même. Mais quand il envoie un message, ou quand il se connecte seulement 5 trop petites minutes c'est reparti et de plus belle. Ils s'aiment encore, c'est pas comme s'il se séparaient après tout. Mais elle y peut rien, elle a mal, elle en tremble, elle ressent qu'il lui manque quelque chose, une partie d'elle. Cette partie qui la fait sourire, qui la rend heureuse, ou même qui lui permet de répondre qu'elle va bien quand on lui demande si ça va, cette partie-là elle s'est envolée avec lui. Et dans ces moments là, on a l'impression que la vie s'acharne contre nous. Non, bah non, c'est pas normal d'être heureuse plus de quelques mois, faut toujours qu'il y aient des choses dures et tristes à surmonter. Des choses qui nous renforçent au final, encore faut il les supporter le temps qu'elles s'amusent à nous détruire.
Elle s'est rendu compte qu'elle pleurait beaucoup plus que quand son ex l'avait quitté, alors que Eux, ils sont toujours ensemble.
Et c'est pas impossible que ce soit Lui, le bon.
Du coup, elle a peur de tout, peur pour lui, peur qu'il n'aille pas bien, peur qu'il ne sache pas ou dormir ou quoi manger, peur qu'il rencontre une fille dix fois mieux qu'elle, et que, même si elle sait qu'il ne fera rien, qu'il fasse quelque chose. Peur de le perdre parce que si elle est comme ça alors qu'il est encore , elle n'ose même pas imaginer s'il partait pour de bon. Elle a aussi peur de l'énerver à tout le temps pleurer comme ça, peur de lui faire peur.

Elle se console comme elle peut. Elle décide de traîner en pyjama toute la journée, avec son sweat un peu trop grand pour elle. Elle regarde 9 épisodes de Grey's Anatomy d'affilée. Elle redevient la fille sans but et sans avenir qu'elle était avant de le rencontrer et ça aussi, ça lui fait peur.

28 mars 2007

Mercredi 28 Mars

"L'embarquement pour le vol A 334 à destination de Montréal-Trudeau est en cours. Veuillez vous rendre au terminal 2 F 52"

Il est quelque chose comme 12h40.
Elle haît les aurevoirs. Elle haît les aéroports. Elle haît toutes ces choses qui la dépassent qui l'arrachent à Lui.
Ils sont partis tôt ce matin, elle s'était promis d'essayer de ne pas pleurer. Elle ne voulait pas, pas encore, pas tout le temps, pas comme hier soir dans la voiture avant qu'ils ne se disent aurevoir. Pas comme hier soir quand lui aussi a pleuré. Il n'aurait pas du pleurer, elle n'aurait pas du le rendre triste, le faire culpabiliser de partir. Les sentiments ne se contrôlent pas toujours. Ils arrivent à Roissy, trois heures avant l'embarquement. Les trois dernières petites heures avant ces trois longs mois à l'attendre. Et ça passe encore trop vite, comme tout le temps quand il est là. Elle redoute de le voir partir parce que trois mois sans lui c'est invivable. Elle le sait. Certains diront que c'est n'importe quoi de dire ça à 17 ans et demi, mais elle le saît, et plus ils s'approchent de l'endroît où ils doivent se quitter, plus elle en est sûre. Elle tremble et serre sa main dans la sienne, avec le faux-espoir qu'il finirait par rester là, avec elle, même si elle sait pertinnement que c'est impossible. Elle lui dit pour la enième fois depuis quelques temps qu'elle veut pas qu'il parte. Il s'approche avec son sourire qui lui va si bien, le genre de sourire auquel on n'peut pas résister, le genre de sourire qui vous ferait oublier pendant un dixième de seconde même le plus grand des malheurs. Elle se jette dans ses bras, elle sent une dernière fois l'odeur de son cou et ça lui tord le ventre.

Et il part.

Elle va avoir du mal a dormir ce soir elle le sait.

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