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Coma idyllique
28 mars 2007

Mercredi 28 Mars

"L'embarquement pour le vol A 334 à destination de Montréal-Trudeau est en cours. Veuillez vous rendre au terminal 2 F 52"

Il est quelque chose comme 12h40.
Elle haît les aurevoirs. Elle haît les aéroports. Elle haît toutes ces choses qui la dépassent qui l'arrachent à Lui.
Ils sont partis tôt ce matin, elle s'était promis d'essayer de ne pas pleurer. Elle ne voulait pas, pas encore, pas tout le temps, pas comme hier soir dans la voiture avant qu'ils ne se disent aurevoir. Pas comme hier soir quand lui aussi a pleuré. Il n'aurait pas du pleurer, elle n'aurait pas du le rendre triste, le faire culpabiliser de partir. Les sentiments ne se contrôlent pas toujours. Ils arrivent à Roissy, trois heures avant l'embarquement. Les trois dernières petites heures avant ces trois longs mois à l'attendre. Et ça passe encore trop vite, comme tout le temps quand il est là. Elle redoute de le voir partir parce que trois mois sans lui c'est invivable. Elle le sait. Certains diront que c'est n'importe quoi de dire ça à 17 ans et demi, mais elle le saît, et plus ils s'approchent de l'endroît où ils doivent se quitter, plus elle en est sûre. Elle tremble et serre sa main dans la sienne, avec le faux-espoir qu'il finirait par rester là, avec elle, même si elle sait pertinnement que c'est impossible. Elle lui dit pour la enième fois depuis quelques temps qu'elle veut pas qu'il parte. Il s'approche avec son sourire qui lui va si bien, le genre de sourire auquel on n'peut pas résister, le genre de sourire qui vous ferait oublier pendant un dixième de seconde même le plus grand des malheurs. Elle se jette dans ses bras, elle sent une dernière fois l'odeur de son cou et ça lui tord le ventre.

Et il part.

Elle va avoir du mal a dormir ce soir elle le sait.

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